Introduction

Dans le contexte actuel de crise économique et sociale, il est important de faciliter l’accès des garçons et des filles à des emplois décents. Les programmes d’Enseignement et de Formation Technique et Professionnelle (EFTP) offrent des opportunités intéressantes pour aider à relever ce défi.

Une étude récente, commanditée par Plan International Belgique ayant pour titre Enhancing the contribution of the Belgian TVET programmes to girls’ empowerment  (disponible en anglais uniquement) s’est penchée sur la participation des filles aux programmes EFTP. En effet, l’accès des filles à l’éducation et leur participation au marché du travail sont des facteurs clés dans le processus vers leur autonomisation.

L’étude souligne plusieurs recommandations. Sa première constatation est cependant qu’il est fondamental d’agir pour l’autonomisation des filles en développant des stratégies qui leur permettront de :

  • Accéder aux programmes EFTP
  • Achever ces programmes
  • et de participer à des activités de Transition en vue d’obtenir un emploi décent

Pour pouvoir agir correctement, beaucoup de questions vont devoir être abordées simultanément – tant au niveau des écoles et des centres de formation, qu’au niveau des familles et des communautés et enfin au niveau des autorités. 

Les programmes qui ne se focalisent que sur un seul aspect de la problématique n’atteindront pas leur objectif. Par exemple, la scolarisation des filles peut être écourtée lorsque certaines circonstances les empêchent de terminer leur cursus scolaire ou ne leur permettent pas de décrocher des emplois décents et correctement rémunérés.

Plusieurs membres d’Educaid.be ont collaboré pour illustrer avec des bonnes pratiques les différentes approches proposées dans l’étude pour aborder les (f)acteurs qui soit encouragent la participation des filles dans les programmes EFTP, soit la restreignent.

Nous espérons que ces illustrations inspireront les praticiens dans leur souci de rendre les programmes EFTP plus accessibles aux filles, de leur permettre de finir leurs études et de faciliter leur transition vers un travail décent.

Bien entendu, les avis ou remarques d’autres experts ou praticiens désireux de nous faire partager leurs bonnes pratiques sont les bienvenus. Les contributions peuvent être envoyées au secrétariat d’Educaid.be.

EFTP – Qu’est-ce que c’est ?

Lorsque nous parlons de l’Enseignement et Formation Technique et Professionnelle (EFTP), nous distinguons les formations formelles, non formelles et informelles :

Éducation formelle : « ... le système éducatif hiérarchisé, chronologique, qui commence en primaire et se termine à l’université et qui inclut, en plus des études académiques générales, une diversité de programmes et d’institutions spécialisées pour des formations techniques et professionnelles à temps plein. »

Éducation non formelle : « ... toute autre activité éducationnelle organisée en dehors du système formellement établi, qu’elle soit menée séparément ou en tant que caractéristique fondamentale d’une activité plus vaste destinée à servir une clientèle d’élèves bien définie et orientée vers des objectifs d’apprentissage. »

Éducation informelle : « … l’école de la vie, au cours de laquelle chaque individu acquiert des attitudes, des valeurs, des compétences et des connaissances grâce à ses expériences quotidiennes, à l’éducation qu’il a reçue et aux ressources puisées dans son environnement que ce soit au sein de la famille ou dans son voisinage, au travail ou en jouant, au marché, à la bibliothèque ou dans les médias... »

Ces définitions ne nous permettent pas pour autant de classer facilement tel ou tel type d’éducation. Les différentes catégories sont définies de manière plutôt vague et ambiguë et il existe un certain chevauchement (et de la confusion) entre elles.

L’organisation de l’EFTP n’est pas la même dans chaque pays, cela dépend des lois ou des politiques nationales et des règlementations qui systématisent le contenu/le programme et la durée de différents métiers. Le dénominateur commun est que les écoles et les centres de formation à délivrer un diplôme officiel ou un certificat à la fin des études.

L’autonomisation, un processus de changement multidimensionnel

L’autonomisation est un processus holistique qui tient compte de différentes composantes tant au niveau personnel que communautaire.

L’autonomisation en tant que processus de changement multidimensionnel « touche les femmes dans différents aspects de leur vie, chacun important en soi, mais aussi dans leur manière d’interagir avec d’autres aspects. Cela affecte les femmes dans leur estime d’elles-mêmes et dans leur identité sociale ; dans leur volonté et leur capacité de s’interroger sur leur statut de subordonnées et leur identité ; leur capacité à exercer un contrôle stratégique sur leur propre vie et à revoir leurs relations par rapport à ceux qu’elles aiment ; de même que leur capacité à participer à armes égales avec les hommes au remodelage d’une société dans laquelle la répartition des pouvoirs et des opportunités sera davantage équitable et démocratique. » (traduction libre - Naila Kabeer, 2008)

L’accès des filles et des femmes à l’éducation et leur participation dans le monde du travail sont des facteurs clés pour leur autonomisation. Mais lorsque nous parlons de l’impact de l’EFTP dans l’autonomisation des filles, nous ne pensons pas uniquement au diplôme ou au certificat qu’elles pourraient obtenir et qui leur permettraient de décrocher un emploi. Nous pensons aussi à :

  • - renforcer et élargir les connaissances des filles ;
  • - renforcer leur pouvoir interne (estime de soi, confiance en soi...) ;
  • - renforcer leur puissance sociale (être en mesure de prendre part à des décisions, d’être membre d’un groupe pour défendre leurs intérêts, leurs droits et influencer les politiques).